Je reviens de 15 jours en Sardaigne, balade surtout à vélo mais aussi à pied dans les villes, en particulier la capitale Cagliari. Le but du voyage n’était pas uniquement ornitho, mais un ornitho ne débranche jamais ses oreilles, même pas en ville, et repère toujours, même involontairement,les oiseaux qui passent.
En fait j’ai ramené peu de photos d’oiseaux sardes et il faudra faire donc parfois un petit effort d’imagination pour les visualiser !
D’abord, le premier oiseau à s’être montré : la Corneille mantelée, variante locale de notre Corneille noire ( vu leurs répartitions respectives, il serait plus logique de dire que la Corneille noire est la variante occidentale de la Corneille mantelée…).
Elle m’a semblé plus répandue à la campagne qu’en ville et je n’ai pas trouvé de grosses troupes dans les parcs comme à Paris. Elle n’en dispute pas moins leur nourriture aux pigeons de ville ( au passage, je n’ai pas vu de Pigeon ramier….).
Un autre corvidé, bien que moins présent, n’est pas rare dans les diverses villes traversées : le Choucas des tours. Ce couple photographié à Cagliari était apparemment en pleine parade nuptiale… étonnant, non pour un mois d’octobre ? En tout cas celui que j’ai pris pour le mâle ( à G) s’approchait régulièrement de l’autre et lui a fait plusieurs fois des « grafouillous » dans la nuque…
La supposée femelle est très marquée de plumes blanches, une forme de leucisme. Est-ce un hasard ? J’ai noté plusieurs fois en ville (dont Paris… quand il y en avait encore !) des choucas portant des marques blanches, une forme de leucisme apparemment différente du leucisme alimentaire qu’on observe couramment chez les corneilles parisiennes…
Peu de moineaux en ville, aucun dans les rues ni entre les tables des restaurants installées en terrasse, sources de nourriture qui attirent irrésistiblement les moineaux du coin… Bizarrement, le premier que j’ai pu observer à Cagliari était un Moineau friquet ! C’était dans un coin de friche au pied de la Citadelle. J’en ai réentendu plusieurs fois et il m’a semblé plus nombreux en milieu suburbain que l’autre espèce locale de moineau : le Moineau espagnol. Cette espèce est en revanche bien représentée dans les zones de culture (en particulier les rizières près d’Oristano !). Je dois cependant être prudent, la détermination au cri des deux espèces n’étant pas toujours certaine… Le Moineau espagnol n’hésite cependant pas à utiliser le milieu urbain pour ses dortoirs.
Une autre espèce exotique pour nous autres ornithos nordiques mais banale sur place : l’Etourneau unicolore. Sur la photo, on comprend aisément pourquoi il porte ce nom…
Lui aussi vient faire des dortoirs en ville ! A Oristano, il y en avait dans chaque bouquet d’arbres ou presque… mais surtout sur la place la plus fréquentée par les habitants à la tombée du soleil, dans deux magnifiques chênes verts !
Il n’est pas conseillé de stationner sous ces arbres….
J’ai toujours été frappé par le faible nombre de goélands qu’on voyait dans les ports méditerranéens…. Pourquoi ? L’absence de marée qui réduit presque à zéro la zone si riche en nourriture de l’estran ? Peut-être…
Il y a quand même quelques couples de Goélands leucophée à Cagliari et ils doivent même s’y reproduire. En tout cas ce jeune semblait bien habitué à la vie urbaine !
Quelles autres espèces en ville ? La Fauvette mélanocéphale est omniprésente dès qu’il y a quelques arbres, même sur une place au sol bétonné !
La Bergeronnette des ruisseaux n’était pas rare non plus, y compris dans Cagliari.
Et pour terminer, ce ne sont pas des oiseaux, mais c’était une jolie surprise urbaine : je visitais les remparts médiévaux d’Iglésias quand j’entendis farfouiller dans les buissons qui bordait la rue, trop fort pour un merle qui retourne les feuilles mortes… un chien ?
Eh ben non ! Trois jeunes sangliers de l’année venaient faire les gamelles pour chiens/chats et fouiller dans les détritus sans trop se soucier de ma présence (j’étais juste de l’autre côté de la rue !).
C’étaient visiblement de grands habitués du secteur car des passantes ont ri de ma surprise et sont passées sans s’arrêter…
Bonjour,
Il s’agit moins ici d’un commentaire à proprement parler que d’une question.
Je vis actuellement à Moscou où je poursuit un travail de création documentaire sur la ville « foraine » (légère, mobile et pourchassée… http://www.makhnovtchina.org) Ici aussi les corneilles mantelées sont omniprésentes, en ville et dans les territoires suburbains que je traverse quotidiennement (comme la corneilles noires dans les lieux où nous travaillons en France). à tel point qu’elles sont peu à peu devenues notre totem. Puisqu’elles partagent avec les populations que nous fréquentons un rapport complexe à la ville mais aussi à la sédentarité et au nomadisme. La naïveté dont votre blog nous sauve, nous pousse cependant, malgré nous à l’anthropomorphisme…
J’en viens à ma question, vous disiez dans un précédant post que les corneilles nicheuses n’apparurent à Paris qu’après les années 60, en est-il de même à l’est de l’Europe ? à Moscou en particulier ? Existe-t-il un lien évident entre développement urbain et présence des corvidés ? Le projet métropolitain global (mondial) et sa volonté de densification des espaces urbains aura-t-il ou a-t-il déjà des conséquences ?
Enfin, accepteriez-vous de nous rencontrer afin de réaliser ou préparer un entretien filmé ?
En tout cas merci pour votre travail
Cordialement
Stany
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Bonjour Stany,
les corneilles mantelées existaient dans Moscou avant les années 70 mais elles se sont puissamment multipliées depuis cette date. Le phénomène est général (apparition ou multiplication) dans toutes les grandes villes d’Europe de même qu’en Amérique du Nord et au Japon au moins (avec des espèces différentes mais proches).
Ce sera avec plaisir que je pourrai discuter avec vous. Utilisez le bouton « Me contacter » pour qu’on puisse échanger.
Cordialement
Frédéric
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