Le printemps pointe le bout de son nez, avec des à-coups mais on est dans la bonne direction ! Les premiers migrateurs sont déjà arrivés dans la moitié nord de la France : des Milans noirs tournaient fin février au-dessus de la décharge de Pont-à-Mousson (54) !
Il faut donc s’attendre à voir nos migrateurs arriver dans les parcs de Paris… d’autant plus que certains ne sont pas partis bien loin, voire pas partis du tout ! Certaines espèces, dites migratrices partielles, ne font que glisser un peu vers le sud tout en laissant quelques individus sur place, qui font le pari qu’ils réussiront à passer l’hiver… Cette année, il n’ y en a sans doute pas eu beaucoup qui ont réussi à traverser la vague de froid, mais il y a toujours eu quelques Pouillots véloces et Rougequeues noirs dans Paris !
Le Pouillot véloce est parfois surnommé le « compteur d’écus », car son chant peut se résumer très simplement par une succession de « tchip tchap »…. pas trop compliqué à reconnaître, non ? Ca peut aussi vous faire passer pour un polyglotte sans trop vous fatiguer : le Pouillot véloce se dit Chiffchaff en anglais, Zilpzalp en allemand et Tjiftjaf en néerlandais !
Encore une fois, c’est grâce à Olivier Laporte que je peux vous montrer un Pouillot véloce
Si vous arrivez à l’observer pendant qu’il chante, vous verrez qu’il bat le rythme avec sa queue… A cette occasion, vous constaterez que son chant est un meilleur moyen pour le reconnaître que son plumage… c’est un petit oiseau beige qui passe facilement inaperçu ! De plus il y a une espèce qui lui ressemble beaucoup, le Pouillot fitis : heureusement, son chant est complètement différent !
Autre oiseau à rejoindre ses congénères sédentaires dès le début mars, le Rougequeue noir. Le mâle exhibe un superbe plumage gris et noir avec un balayage clair sur l’aile et une queue rousse qui reste rarement au repos : elle vibre dés que son propriétaire bouge, ne serait-ce que d’un mouvement de tête… Il s’agit d’une espèce montagnarde qui s’est répandue dans les plaines de France à la fin du 19ème siècle : elle trouve des substituts à ses montagnes d’origine dans les bâtiments dont elle occupe les fissures pour nicher.
Même dans un cimetière ( ici celui de la porte de Charenton) on peut chanter à plein poumons ! photo JB Alemanni
Son chant est très caractéristique à défaut d’être très mélodieux : il comprend une partie traditionnellement décrite comme rappelant le bruit d’un papier froissé… C’est plus un moyen mnémotechnique pour en fixer le souvenir : faîtes-vous votre idée en allant encore une fois consulter la phonothèque du Corif http://www.corif.net/site/chantsidf/chantsidf11.htm (attention à ne pas confondre les deux rougequeues : ici il ne s’agit pas du Rougequeue à front blanc, au chant un peu plus mélodieux… )
Le Rougequeue noir est un chanteur très matinal : en ne se levant qu’au lever du jour, il semble qu’on rate une bonne partie des chanteurs qui se sont déjà tus. Un ami belge me confiait que les meilleurs résultats des comptages urbains de Rougequeues noirs étaient ceux qu’ il obtenait « de retour de guindaille », vers 3-4h du matin… Reste à savoir si le nombre supérieur était dû à la réalité des chants ou … aux effets des excellentes bières consommées au cours des dites « guindailles » !
L’ornithologie urbaine doit parfois tenir compte de contingences fort peu scientifiques….
Bon, si j’ai bien compris, pour écouter les rougequeues noirs près des locaux de la Garde républicaine dans le bois de Boulogne, je dois être dans le bois vers 3-4 h du matin, avec ou sans bière…
L’ornithologie urbaine doit, en effet, ne pas tenir compte de contingences fort peu scientifiques ! 😉
J’aimeJ’aime
Je crois avoir aperçu un pouillot se poser sur mon balcon il y a quelques jours. Je ne connaissais pas du tout cet oiseau, j’ai fait des recherches sur internet. Mais je m’intéresse de plus en plus aux oiseaux depuis qu’un couple de mésanges bleues a choisi de faire une petite famille cette année dans mon nichoir.
J’aimeJ’aime
merci pour ce merveilleux travail
est ce que vous avez les noms en algerien
J’aimeJ’aime
Je ne connais malheureusement pas le nom algérien des oiseaux. Ce serait intéressant de les demander sur la liste « oiseaux d’Algérie »…. j’en profiterais aussi !…:-)
J’aimeJ’aime