Apprendre les chants du Pinson et du Verdier

La vague de froid de la première décade de février a calmé les ardeurs cantatrices de certaines espèces qui croyaient s’affranchir de notre bon vieux calendrier de la nature pour chanter à n’importe quelle date ! Le radoucissement de cette semaine risque fort de faire redémarrer un peu tout le monde en même temps.

En tout cas, le Pinson a montré qu’il était plus sensible à  la longueur du jour qu’à la température car nous sommes trois au moins dans le secteur à l’avoir entendu pour la première fois de la saison entre le 10 et le 11/2, malgré les températures encore fortement négatives de ce WE…

 

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Un mâle en train de chanter ( photo O.Laporte – ref en bas)

 

Tous les ans, j’attends avec une certaine impatience les premiers chants du Pinson… non pas parce que ça marque le retour du printemps (la preuve cette année !…) mais parce que le Pinson est sans doute, dans les espèces communes, celle qui oublie le plus son chant pendant l’hiver et a le plus de mal à le réapprendre chaque année lors de ses premières tentatives !

Le chant habituel du Pinson démarre généralement par une série de « Tchip, tchip, tchip, tchip, tchip» suivis d’une ritournelle un peu variable (on a même décrit des dialectes régionaux !) mais souvent décrite comme « assez enjouée » d’où l’expression « gai comme un pinson »… dont Prévert a dit ce qu’on pouvait en penser ! (1)

Le problème pour le chanteur qui recommence à chanter vers la fin de l’hiver est qu’il se souvient bien du début mais qu’il a plus de mal pour la suite…. Et ça donne quelque chose du style « Tchip tchip tchip tchip trilou…zut ch’suis sûr qu’y avait aut’chos’après mais j’l’ai oublié ! » et il recommence « Tchip tchip tchip tchip trilou…hé zut, encore raté ! ». Rassurez-vous, au bout de quelques jours, il a retrouvé sa dextérité de l’année précédente et il peut chanter à tue-tête du haut d’un arbuste en exposant sa superbe poitrine lie de vin sous un manteau gris bleu et un front noir du plus bel effet ( et encore je ne parle pas des bandes blanches qui apparaissent quand il s’envole …. 😉

Pour avoir une meilleure idée du chant du Pinson, allez l’écouter à l’adresse http://www.corif.net/site/chantsidf/chantsidf10.htm

Pour le Verdier, c’est beaucoup plus simple… et moins enjoué ! Le chant le plus caractéristique est une sorte de « Bjiiiiiiii…. », un peu comme une vis de bois qui couine.

 

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Le Verdier mâle est plus coloré qu’on pourrait le croire (photo P.Dubois – ref en bas)

 

Il se met en général au sommet d’un arbre moyen pour produire son chant mais il lui arrive de faire un vol nuptial papillonnant, un peu comme celui du Serin cini (on en reparle dans  quelques temps…). Dans ce cas le chant est plus varié et mélodieux mais pas suffisant pour en faire un virtuose ! Son chant se trouve à la même adresse que celui du Pinson.

 

(1)« Il faut être bête comme l’homme l’est souvent
        Pour dire des choses aussi bêtes
        Que bête comme ses pieds, gai comme un pinson
        Le pinson n’est pas gai
        Il est seulement gai quand il est gai
        Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste »

 Dans ma maison – J.Prévert – Paroles

 

photo Pinson http://digiscopies.free.fr/

photo Verdier http://moineaudeparis.com/

5 commentaires sur “Apprendre les chants du Pinson et du Verdier

  1. Ainsi c’est le Verdier qui me « scie les nerfs » ! Ravie de l’apprendre ! Il y en a beaucoup sur notre terrain. Ils ont l’air de bien s’entendre avec les autres variétés d’oiseaux (qui eux chantent et m’enchantent…)

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  2. Vous le relâchez ! C’est une espèce protégée ( je ne sais pas où vous habitez, mais c’est vrai en France comme au Maghreb…) et il est donc interdit d’en posséder !

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